14 Novembre 2020
Qu’elles portent sur le nombre de nouveaux cas, les admissions en réanimation ou les décès, les statistiques données par l’administration sont malheureusement bien en deçà de la réalité.
Ce n’est pas le lieu de dire pourquoi notre système de santé - dont les personnels paient un prix humain aussi inadmissible qu’insupportable - est aujourd’hui débordé et incapable d’avoir une appréhension épidémiologique pertinente.
Aujourd’hui, la seule chose qui compte est de tenter de freiner l’hécatombe. Dès lors que l’Etat est dépassé, il nous faut prendre l’affaire par l’autre bout : le citoyen. Chacune et chacun d’entre nous peut contribuer à réduire les drames. Outre l’incurie des pouvoirs publics que rien ne peut corriger à court terme, nous sommes face à deux ennemis : le virus et le populisme.
En attendant de vaincre le premier par le vaccin, nous pouvons en limiter la nuisance par les gestes barrières.
Il est scandaleux que des fêtes ou des regroupements sans masque et distance de sécurité soient tolérés. Je n’ignore pas que ces paroles vont choquer. Je sais qu’il est toujours plus facile de tirer vers le bas que vers le haut, qu’il est plus flatteur d’accompagner l’instinct que de convoquer la raison.
D’où l’impératif de se battre contre le deuxième ennemi qui nourrit cette pandémie : le populisme. On peut comprendre un jeune exaspéré par une vie étouffé par les mensonges et les promesses jamais tenues ; on doit trouver le temps pour le convaincre que cette manière de dissoudre sa colère dans le déni est la plus mauvaise qui soit car elle met d’abord en danger les siens et tous ceux qui ne pourront pas se faire soigner. Cet effort doit être fait avec patience et méthode. Des groupes peuvent encore se reconstituer dans les villages et les quartiers pour expliquer et au besoin interdire les gestes et comportements dangereux comme ce fut fait, et avec efficacité, lors de la première vague. Cette patience doit par contre s’arrêter devant les populistes et les complotistes (qui sont souvent les mêmes) qui reproduisent au niveau sanitaire le négationnisme avec lequel ils ont tenté de souiller l’Histoire et la mémoire de l’Algérie démocratique.
La pandémie va s’aggraver par le froid, non pas tant à cause de la température, mais du fait de la proximité que va engendrer le confinement dans des espaces réduits où se retrouveront côte à côte des personnes de toutes générations y compris les plus fragiles.
Chaque mort évitée est un malheur de moins dans une famille et une énergie de plus pour l’Algérie de la Soummam.
J’ai lu quelque part que le corona virus et le populisme ont une chose de commun : ils n’ont pas de vaccins. En attendant que le vaccin antiviral arrive, les gestes à même d’en ralentir la propagation sont faciles à faire. Faisons-les. Le vaccin contre le populisme s’appelle la citoyenneté. Autant la mobiliser de suite.