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Amira Bouraoui, votre cauchemar ! Les supplétifs du régime à la rescousse de l’impérialisme

Amira Bouraoui, votre cauchemar ! Les supplétifs du régime à la rescousse de l’impérialisme

Quel honneur vous reste à défendre et à quelle dignité pouvez-vous prétendre alors que vous avez servi de caution pour cette vague de répression et à l’emprisonnement de dizaines de jeunes, dont Amira Bouraoui ?
Un week-end précédé par une mobilisation d’une armada de medias, Canal Algérie, l’APS, la Radio, chaine de télévision Hayet, les journaux, dont celui d’un larbin inconditionnel du système, Fettani, et de celui d’un boy de Tartag qui se vante d’avoir investi dans l’achat de chevaux de course à Marseille, pour préparer cet déchainement de violence visant les hirakistes et pour organiser des véritables rafles à l’encontre des activistes et tout celui qui porte l’Algérie au cœur.
Cette campagne à la Goebbels menée par les services et à laquelle s’est joint « une secte » ou une certaine catégorie se cataloguant de communistes ou d’antiimpérialiste, visait à introduire le doute au sein du hirak, le vider de son contenu populaire (femmes, familles ect… ) et isoler les jeunes les poussant à l’émeute pour mieux les mater. La stratégie consistait à discréditer les animateurs du hirak par le recours à des montages supervisés par des éditorialistes de l’OTAN (s’il est nécessaire je reviendrai sur l’éditeur) pour accréditer la thèse d’une main étrangère, à vider le hirak des forces progressistes en ciblant le MDS, le RCD, le PST et les femmes par l’instrumentalisation de l’affaire de fresques d’Alger ( un agent pro-Gaid sous un habit islamiste, les images prises devant le tribunal à sa sortie le prouvent ), du documentaire de TV5 et par leur culpabilisation en brandissant l’ogre islamiste ( pas l’islamisme du pouvoir ) qui aurait la main mise sur la révolution.
La lâcheté de certains n'a pas de limite. Et surtout ceux qui se disent anti-libérales et anti-impérialistes, qui s'émeuvent à l'interpellation musclée et violente d’une infirmière lors d'une manifestation à Paris, mais ils retournent le regard pour ne pas voir le kidnapping d'Amira Bouraoui chez elle, devant ses enfants et sa mère, par 30 gendarmes forçant la porte de sa maison.
Ils trouvent peut être facile de dénoncer Macron et d'user de leur droit à l’expression dans un pays démocratique où certains parmi eux ont choisi de vivre, mais ils se taisent face à l'arbitraire en Algérie, ou on incrimine l’opposition, l’avis critique publié dans facebook.
Honte à vous !
Amira vous rappelle votre lâcheté. Amira est le miroir, qui vous met à nu et qui vous montre sous votre vrai visage, de tartufes, de faux humanistes, sans les artifices du discours que vous tenez dans l’absolu.
Vous venez à la rescousse d’un régime qui se venge par l’emprisonnent d’Amira sur tout ce qu’il symbolise l’opposition à Bouteflika. Amira rappelle à Teboune et aux généraux leur soumission pendant 20 ans à fakhamatou et à son frère. Leur appartenance à l’aaissaba. À Teboune , d’avoir piquer dans l’argent de Khalifa Bank. C’est lui-même qui le reconnait en 2007 devant les juges de la Cour Suprême en plaidant des « circonstances atténuantes », d’avoir « utiliser l’argent pour soigner sa femme à l’étranger ». Il ne devait sa liberté qu’à Bouteflika qui lui avait épargné la prison par la non-installation de la Haute Cour, juridiction de privilège censée juger les ministres et les hauts responsables.
Vous ne pouvez esquiver éternellement ce miroir, le regard d'Amira et celui d'un tout un peuple pour vous crier sa rage au visage.
Honte à vous, supplétifs d'un régime autocratique, néolibérale ayant vendu le sous-sol algérien aux multinationales et hypothéqué l'indépendance du pays.
Bien sûr vous n'avez rien vu de cela, ni dans la loi de finances ni dans la loi sur les hydrocarbures, mais vous croyez avoir détecté dans le hirak un semblant de manipulation de l'impérialisme où des germes de libéralisme, car il revendique la liberté, le droit à l'expression et à la justice. De scruter même un grain de libéralisme chez Kadi Ihsane pour justifier l'interdiction de sa radio et de son journal.
Car vous êtes des nantis, vous n'avez pas ces problèmes dont souffre le peuple : vous avez vos salons d'expression et vous ne risquez pas de connaître les déboires de la justice aux ordres. Vous n'avez jamais coupé le cordon ombilical de rentiers qui vous lie au système, celui-là même qui vous préserve de ses abus et de sa forfaiture.
Vous vous complaisiez dans votre conformisme adoptant le communisme comme caprice intellectuelle. Il vous procure ainsi le rôle de la collaboration et de la conceptualisation pour un régime autoritaire et sa caution liberticide, justifiée par des ennemis imaginaires de l'Algérie.
La nostalgie aux pratiques du FLN d'enfermer l'histoire et les martyrs de la révolution dans des musées et aux commémorations solennelles et folkloriques a poussé un de vos amis, qui vit en France, jusqu'à considérer l'accaparation du hirak de l'histoire de la révolution et l'évocation dans les marches les noms de ses symboles comme une forme " de banalisation" pour dévoyer leur esprit libérateur. C'est le même procédé décelé dans votre argumentaire s'attaquant au hirak et qui épargne étrangement le système mafieux, qui accumule toutes les tares que vous reprochez malhonnêtement au peuple en mouvement.
Les revendications de la liberté et de la dignité sont, selon vous, l'expression des couches libérales qui dominent le hirak, mais la loi de finances adoptée par l'APN serait en faveur des couches populaires. Les orientations néolibérales du régime sont salvatrices, peut-on déduire de votre raisonnement. Et à cet effet, vous n'avez pas hésitez à bénir la décision de la création des banques islamiques, qui agissent comme cache sexe à l’économie de bazar.
Et quand vous évoquez l’impérialisme, on a l’impression que vous aviez changé de définition au concept, ce n’est plus « le stade suprême du capitalisme », comme définit par Lénine, et dont l’expression se manifeste aujourd’hui par le néocolonialisme et ses multinationales. Je ne crois pas que vous parliez de cet « impérialisme », puisque Teboune lui-même dit qu’il existe une parfaite alchimie et bonne entente entre lui et Macron. L’impérialisme est peut-être représenté, pour vous, par Mélenchon, le parti communiste français et beaucoup d’autres français qui plaident pour la sortie de leur pays de l’OTAN. Ce qu’explique justement la préface de soi-disant enquête de Besaada faite par le rédacteur en chef de la revue Défense Nationale du ministère de la défense français. Même Amar Belhimer devrait se sentir viser puisque une ONG qui le payait pour ses rapports est citée dans cette enquête.
Vous semblez bien s’accommoder de l’impérialisme décrit par Lénine puisque vous épargniez de vos critiques le régime qui préserve ses intérêts, celui qui collabore officiellement avec la CIA et rend compte d’une manière périodique à l’OTAN et qui conforte les multinationales en leur livrant par le biais de la loi sur les hydrocarbures, imposée par Gaid Salah, le sous-sol algérien et le droit de l’exploitation du gaz de schiste avec les dégâts à la nature et à la santé qu’en découlent, pour les diriger contre des jeunes de la toile qui n’arrivent même pas à joindre les deux bouts en les accusant d’être à la solde des « ONG » au service de « l’impérialisme ». C’est lâche !
Vous avez rejoint la contre-révolution, sur la voie des Mencheviks, un certain soir du 2 avril 2019, la date à laquelle vous considérez la fin du « hirak original », pour soutenir Gaid Salah, le sauveur, comme le qualifier l’un de vos idéologues, de « l’état nation ». Le sauveur plutôt du système des brigands qui a sacrifié Bouteflika pour adouber Teboune.
La constante que vous partagez avec ces brigands et à laquelle vous identifiez, c’est celle du mépris du peuple et votre haine envers lui. Vous le sommez à se taire, sinon il est manipulé. Vous soutenez le bourreau, comme en Irak, en Libye et en Syrie, et vous exigez de sa victime de taire sa douleur : Il ne faudra pas qu’on vous entend, car l’impérialisme instrumentalise les cris des damnés. Abracadabrantesque !
Ce peuple qui a exprimé dans les rues son antiimpérialisme et dénoncé les agressions à l’encontre du Yémen, les interventions en Libye, la loi sur les hydrocarbures et les multinationales organisant le pillage des pays.
Vous êtes incapables de citer une seule déclaration de Teboune ou de ceux qui l’ont ramené dénonçant l’intervention de la France, de la Russie, de la Turquie, de l’Arabie Saoudite, de l’Égypte, des Émirats-Unis, des USA, en Libye. Ou les bombardements des saoudiens et des émiratis du peuple yéménite. Ou la présence française au Sahel. Si tout cela n’est pas de l’impérialisme, vous croyez le percevoir chez des jeunes manifestants, « financés » par des ONG qui semblent travailler contre les intérêts de l’impérialisme français et américain ainsi que contre ceux des multinationales auxquelles le régime algérien ne leur a rien refusé. Sinon on ne comprend pas pourquoi l’impérialisme ou l’OTAN serait tenté à déstabiliser un pays dont le régime lui est entièrement acquis. C’est plutôt la révolution qui menaçait ses intérêts.
Vous adoptez la même duplicité de positions par rapport à l’islamisme, celle des chargés de mission : vous vous accommodiez de celui qui est au pouvoir et vous faites une fixation sur celui que vous croyez avoir découvert manipulant le hirak. Vous soutenez une révision constitutionnelle qui sera adoptée par le parlement à sa tête un ancien chef des jeunes frères musulmans ayant participé à l’envoi des contingents de djihadistes en Afghanistan et vous avalez les paroles du ministre chargé de la communication à la présidence, qui disait en 1999 dans une conférence de presse en tant que porte-parole du candidat Taleb Ahmed Ibrahimi, pas d’alternative à « la solution négociée avec Chouyoukh du FIS ». Et sans aucune retenue, vous dressez à Karim Tabou un autre tribunal, parce qu’il avait participé à des plateaux organisés par la chaîne de télévision Maghrebia. Mais Ait Ali Ferhat est la création de cette chaîne et Soufiane Djillali que vous épargnez depuis qu’il s’est inscrit dans la feuille de route d’Al aaissaba « habitait » dans ses studios.
Qu’Erdogan soit un modèle pour certains islamistes impliqués dans le hirak, c’est une chose. Mais d’omettre de dire ses relations et ses liens avec le régime algérien, cela suppose de cacher les accointances avec l’islamisme international. Les hommes d’affaires turcs pourvoyeurs financiers d’Erdogan ont des marchés énormes en Algérie et surtout dans le secteur du bâtiment ou ils ont noué de solides relations avec Teboune quand il était ministre de l’habitat. Un des plus importants a même mis en 2017 à la disposition de Teboune son jet privé et pris en charge ses vacances aux iles de Maldives. Istanbul est aussi une plaque tournante de blanchiment d’argent des généraux et des oligarques pour les transférer via l’Israël vers les Émirats-Unis.
Le système nourrit et il se nourrit de l’islamisme. Et sans régler la question de la nature du régime, celle de l’islamisme ne sera jamais régler.
Pour se conforter dans votre rôle qui vous sied de charger de missions, vous convoquez le principe de la sauvegarde de « l’état nation ». Vous l’opposez à la liberté et à la dignité en l’utilisant comme un slogan creux cautionnant la dictature, comme auparavant toutes les dictatures. Vous ne concevez « l’état nation » que celui dirigé ou « préservé » par des généraux, corrompus et mafieux dont le rapport à la nation est proportionnel à leurs comptes en banques.
L’état nation est d’abord des valeurs qui lient le peuple à son état : au-delà du territoire, de la langue ou du drapeau, c’est ce qui est écrit sur le fronton des mairies, « la République Algérienne Démocratique et Populaire » et « du peuple au peuple ». Aucun état nation n’a résisté à la volonté des peuples à la liberté et à la dignité. Chose que vous sembliez ignorer dans vos prises de positions, les peuples existent et il y a un vent à travers le monde vers leur affirmation. Aucune force, que ce soit même « l’état nation », ne pourra taire leur soif à la liberté.

Youcef Rezzoug

L’Algérie vivra
L’Algérie vaincra
Liberté pour tous les détenus d’opinion

22 juin, 2020

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